128 - La présence discrète "The discreet presence "

Flûte d’ébène lumineuse et lisse, transperce les brouillards de ma mémoire
O flûte ! les brouillards, pagnes sur son sommeil sur son visage originel.
O chante la lumière élémentale et chante le silence qui annonce
Le gong d’ivoire du Soleil-levant, clarté sur ma mémoire enténébrée
Lumière sur les collines jumelles, sur la courbe mélodieuse et ses joues.
Je m’assis sous la paix d’un caïcédrat, dans l’odeur des troupeaux et du miel fauve.
Soleil de son sourire ! et la rosée brillait sur l’herbe indigo de ses lèvres.
Les colibris striquaient, fleurs aériennes, la grâce indicible de son discours
Les martins-pêcheurs plongeaient dans ses yeux en fulgurances bleu natif de joie
Par les rizières ruisselantes, ses cils bruissaient rythmiques dans l’air transparent
Et j’écoute l’heure ô délices ! qui monte au mitan blanc du ciel que l’on pavoise.
Les troupeaux bientôt seront immobiles et le roucoulement des tourterelles
À l’ombre de Midi. Mais il faut me lever pour poursuivre le pur de ma passion.

Extrait de : LE CHANT DE L’INITIÉ de Léopold Sédar Senghor









*  La présence discrète "The discreet presence "   

Peinture à l'huile sur toile de lin : 
20x30cm /  7.87x11.81 inches.

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