146 - Jean BRICAUD

L'être ne passe de lui-même de la puissance à l'acte que si aucune autre réalisation déjà faite ne l'en empêche, mais alors, il y passe tout entier, il devient l'être parfait. Mais alors celui-ci existant, le passage à l'être n'est plus possible que si l'être parfait ne s'y oppose pas et le veut. Il empêche les êtres possibles qui prétendent à l'existence, ou, à son gré, leur permet de se produire et les détermine à se manifester sous telle forme possible et qui exclue les autres. D'où la pluralité des êtres et leur lien. Le Père ne produit pas les êtres, ils émanent tous du Propator, mais les fait émaner, il les sollicite, il les suscite à émaner, à se produire, mais dans l'ordre qu'il lui plait et avec le degré de réalisation qu'il lui plait. Chaque être est ainsi une unité simple comme l'être parfait lui-même, une monade. Faire passer de la virtualité à la réalité de l'être, c'est faire passer du non-être à l'être, c'est tirer les êtres du néant, de la mère universelle. C'est faire réel ce qui n'est pas réel, faire exister ce qui n'existait pas. Et c'est créer dans le sens intelligible du mot. On voit donc que la création se concilie avec l'émanation. On voit par ce qui précède que l'Etre se polarise en quelque sorte et se manifeste sous une double forme : un être parfait, des êtres à tous les degrés et perfectibles : un être parfait, premier né de l'être et sa manifestation suprême, souverain Esprit par qui existent tous les êtres.
Extrait de : Les Trois Grands Tridynames ou Les Trois Grands Aeons par JOHANNÈS BRICAUD
Jean Bricaud 1881-1934
Grand Maître du Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm
Peinture à l'huile sur toile de lin 27 x35 cm / 10.63 X 13.78 inches
Collection personnelle